Bonnelles Bullion Nature

Samedi 08-11-2014: Nous sommes tous au rendez-vous pour le repas de midi au lac de Der sur le site de Chantecoq,18 BN dont 5  nouveaux: Claire, David, Hooshang et ses fils Yvain et Pierrick, Anita et Corinne sont là depuis la veille, elles ont pu observer le lever magique des grues et identifier un harle, Nous déposons nos valises dans les installations du stade nautique à proximité du port de Giffaumont. Jérôme me donne la clef et me glisse: «bon vous serez avec 3 gars pour partager la salle de bain». Pour moi il n’y a pas de problème, on s’arrangera. Nous partons à pied pour la passerelle de la digue puis l’église de Champaubert; peu de grues mais des centaines de canards: Souchets, Chipeaux, Pilets, sarcelles d’hiver lumineuses avec leur pastille jaune; les foulques sont là aussi, les hérons cendrés, les mouettes rieuses. Près de la passerelle, je regarde avec Jean un oiseau depuis quelques instants, nous ne savons pas ce que c’est. L’appareil  photo n’est pas prêt lorsqu’il passe près de nous. Jérôme qui l’a identifié nous signale un butor étoilé…, mais trop tard, la photo ce sera pour une autre fois. 17h, la nuit tombe déjà, un milan royal est aperçu par certains, toujours à l’affût. Nous allons rendre visite à Jean Chevalier, un illustrateur animalier bien connu des habitants de Bonnelles; rencontre très sympathique et enrichissante.

La nuit est agitée: notre chambre n’a pas de porte et donne directement sur la salle de bain et les toilettes. Une échelle en métal trône sur le passage pour permettre de monter dans la mezzanine. Dans notre chambre personne n’occupe le lit en haut. Mais les 3 garçons doivent passer devant l’échelle pour accéder aux toilettes. Qui s’est levé? Jérôme, Michel, Jean-Luc? Les trois peut être. La nuit est bruyante: des pieds se cognent dans l’échelle, certains ont eu du mal à trouver la porte ou le bouton de la lumière. Le jour suivant, une chambre se libère et tout le monde dort bien, enfin moi, je dors très bien.

Dimanche:  Le jour commence à peine à se lever et nous sommes déjà sur le site de Ste Marie-du -Lac Nuisement. Au loin, on entend le chant des milliers de grues qui se préparent à s’envoler vers les champs alentours. Quel spectacle magique: le ciel s’embrase peu à peu et d’interminables serpentins formés par les grues, trompettent sur nos têtes. Le jour est là et nous rentrons prendre un solide petit déjeuner pour repartir pour une journée d’observation. A la pointe de la presqu’île de Larzicourt, les grues sont loin, le lac à cet endroit est presque vide, le paysage est surprenant  avec tous ses troncs d’arbres morts qui sont encore soutenus par leur racine pivotante. Nous partons ensuite pour le site de la brèche, et observons toujours des grues au loin, des courlis cendrés, bergeronnettes grises et une jolie buse presque blanche perchée proche de deux magnifiques pygargues à queue blanche.

Anita, Corinne et Laurent ne peuvent rester plus longtemps, ils reprennent la route. Après la tombée de la nuit, nous avons visité un magasin de céramiques fabriquées dans la région: couleurs et formes harmonieuses, de petits champignons en bois d’if, de poirier, de chêne ont fait notre admiration.

Lundi: 7h et nous voilà repartis pour Chantecoq, la magie est toujours là, même si le soleil reste dans les nuages. Il y a beaucoup de monde, nous devons rester en arrière; les grues passent un peu loin. Nous  rendons visite aux étangs de Outine, en particulier à l’observatoire de l’Etang de Langre où la foule ne nous permet pas de nous installer. Le crépitement des appareils photos est intense. Nous nous  dirigeons vers la queue de la branche est de l’étang, sur le chemin, un couple attend patiemment le retour d’un martin pêcheur que nous avons vu au loin sur l’étang. Nous observons des cygnes tuberculé, 3 grèbes castagneux, quelques fuligules morillons, quelques milouins. A la ferme des grues, les oiseaux sont plus près. J’observe enfin cette «calotte» rouge sombre sur la tête de certaines, et deux jeunes chevreuils qui se reposent dans l’herbe. En cours de route, vers Eclaron, un magnifique nid de cigogne trône sur la cheminée d’une maison. Les feux dans l’âtre seront sans doute impossibles pour quelques années. En fin journée, nous partons à la découverte des églises à pans de bois, typiques dans la région.L’intérieur de l’église de Drosnay est en réfection, nous avons pu voir seulement le beau vitrail du 16ème à travers les échafaudages; l’église de Joncreuil commencée au 12ème siècle et terminée au 18ème hisse fièrement sa tour clocher à la croisée du transept. Nous arrivons ensuite à  Arrembécourt où une femme nettoie les trottoirs pour la commémoration du lendemain, 11 novembre. Celle-ci va chercher la clé de l’église, c’est madame le maire, elle nous montre à quel point tout est à restaurer. Yvain et Pierrick ne sont pas trop intéressés par les églises, mais passionnés par ce qu’il y a autour: nous les suivons dans leurs quêtes, à la recherche de pelote de réjection! Qui dit clocher, dit chouette effraie? Peut être. En tout les cas, ils sont repartis avec des pelotes entières, des cranes de petits rongeurs. David a même ramassé un crâne d’oiseau et Claire a aussi fait sa récolte. Nous avons chaleureusement remercié madame le maire et nous avons  continué vers Bailly Le Franc, église du 16ème avec un beau porche en bois, puis Chatillon sur Broué où nous pouvons admirer le clocher original qui surmonte un porche en bois entièrement fermé. La nuit nous surprend et nous rentrons.

Mardi: Nous allons à pied sur la digue à 7h pour voir les grues nous passer juste au dessus, toujours aussi magique. Les valises dans les voitures, nous partons pour une belle ballade à la Corne du Der. Nous observons quelques bécasseaux variable; dans la forêt, nous surprenons une belle couleuvre à collier qui se réchauffe au soleil, une magnifique grenouille rousse et nous cueillons quelques bolets orangés,

Lors de notre dernier pique-nique sur la digue à Ste Marie du Lac de Nuisement, une belle hermine nous  montre son agilité pour transporter 4 proies (ou bien ses petits) l’une après l’autre, dans sa gueule en se cachant dans des petits bosquets. Quelques gouttes de pluies, les premières du séjour, nous permettent de reprendre la route sans trop de regrets.

David souhaite faire encore des photos; avec Robert, Josiane et Elisabeth, il observe des cygnes de Bewick et des tadornes de Belon près de Troyes, au lac d’Amance, à l’observatoire près du canal à Radonvilliers.

Pour mon premier séjour au Der, le temps était idéal, et ce fût magique, très sympathique et très riche en observations.

Eliane H.

 
 
vol de grue au lac de Der © Jean Heim
vol de grue au lac de Der © Jean Heim