Bonnelles Bullion Nature

proposé par Claude R.

21 participants sont venus admirer les magnifiques arbres de ce circuit en ce dimanche 19 février 2017.

Circuit des châtaigniers (9.6 km maxi possibilité de raccourcir à environ 8 km) départ depuis les tennis de Bullion avec très peu de dénivelés.  Les secteurs indiqués en rose pale présentent beaucoup des cépées importantes qui pourraient être d’anciens châtaigniers greffés.  traversée de route avec passage protégé traversée de route sans passage protégé secteur sur route nécessitant un peu de vigilance.

Le châtaignier (Castanea sativa famille des Fagaceae comme le chêne et le hêtre)

Le châtaignier est un grand et bel arbre de 20 à 35m de haut avec un port trapu. Il possède un tronc épais à l’âge adulte. L’écorce est lisse quand il est jeune, elle se fendille  en crevasses peu profondes et lanières longitudinales planes. Les jeunes sujets sont souvent écorcés par les cervidés. Il a une grande longévité (500 -1500 ans) le plus vieux  est sur les pentes de l’Etna il aurait plus de 2000 ans . La coupe d’un châtaignier n’entraine pas forcement sa mort des rejets peuvent former des cépées très imposantes.  Il fleurit de début juin à début août. On trouve sur le même arbre des fleurs unisexuées disposées en chatons dressés. Les fleurs males sont à la base des rameaux, elles sont très mellifères, les fleurs femelles sont au bout des rameaux. 

châtaignier greffé © Jean Heim

Il s’adapte facilement aux conditions climatiques diverses cependant il redoute les sècheresses excessives et les grands froids. Il affectionne les terrains bien drainés et  siliceux, il ne supporte pas le calcaire. Les coteaux de nos vallées répondent parfaitement à ses exigences. L’hiver 1956, les terribles maladies que sont le chancre de  l’écorce (Endothia parasitica) et l’encre (phytophthora cinnamomi Rands) et maintenant le cynips du châtaignier sont de véritables fléaux . La castanéiculture

La castanéiculture va progresser rapidement de la Méditerranée jusqu’en Bretagne. Les plantations sont soit sous forme de vergers soit en alignement le long des routes et  chemins. Les arbres sont greffés selon plusieurs techniques : en fente, en flute pour des jeunes plants ou en couronne pour des plants plus âgés. C’est cette dernière  technique semble avoir été utilisée pour les plantations les plus anciennes de notre région car tous les châtaigniers que l’on va remarquer ont tous un tronc massif (porte  greffe) et une couronne de branches encore plus imposante (greffon). Il semblerait que cette technique ait été abandonnée car il y a des secteurs où des arbres beaucoup  plus jeunes n’ont pas ce port mais donnent quand même de grosses châtaignes. (bois de Ronqueux, Berg Op Zoom…) 

Le châtaignier était appelé « arbre à pain » il a largement permis de limiter les famines de plus « son ombrage ne nuit pas aux semences » ce qui permet d’avoir une double  récolte (agroforesterie). Les châtaignes servent également à l’alimentation des porcs. Les châtaignes peuvent être conservées jusqu’au printemps en silo ou 3 ou 4 ans une  fois desséchées, elles seront réhydratées ou transformées en farine.

Outre ce rôle alimentaire le bois de châtaignier rythme toutes les étapes de la vie de l’homme depuis el berceau jusqu’au cercueil. Entre temps on l’utilise pour la  construction (charpente, bardeaux, parquet…) pour la vigne (futaille, pieux, paniers). Le bois de châtaignier est moins dense que le chêne mais tout aussi solide il résiste  très bien aux intempéries et aux insectes. 

Son histoire

 On trouve des traces fossiles datant de plusieurs millions d’années, en Dordogne présence préhistorique datant de 10 000 ans. Les glaciations le repousse vers le Sud il  serait revenu de l’Orient au VI siècles avant JC sous les apparences d’une culture nouvelle. 

Yvonne Bezard dans « la vie rurale dans le sud de la région parisienne de 1450 à 1560» écrit que les habitant de la vallée de Chevreuse mangeaient souvent des Châtaignes  Olivier de Serres né vers 1539 en Ardèche indique que le châtaignier est l’arbre providentiel qui permit de nourrir les gens de plus nombreux qui viennent travailler la soie. Vers 1680 Richelieu fait introduire en France les « marronniers- châtaigniers » qu’on appela Cardinaux .

30 novembre 1687 Mathurin le Jariel seigneur de Forges a acheté un arpent de terre labourable avec 6 pieds d’arbres 

13 mars 1706 mariage de Anne Marie de Bullion avec Jean Charles de Crussol duc d’Uzès peut-être que les premiers châtaigniers greffés coïncident avec la venue du duc. 1780 Antoine Augustin Parmentier « traité de la Châtaigne » ou comment planter, greffer et cultiver l’arbre et comment conserver et consommer les fruits  1930 à Limours : dernière foire aux marrons de Lyon et vraisemblablement la fin de la castanéiculture dans la région. 1955 : fin de la « chasse » aux marrons. Dans un  rayon de 3km autour de Bullion-Bonnelles j’ai recensé près de 500 châtaigniers greffés. L’inventaire de 1902 n’en note que 47 sur la commune de Bullion ????